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Summary: Nous suivons l'exemple de Pierre

3. SAVOIR CHANGER D’OPINION

Quand on dirige une Église ou une œuvre, on s’expose à des critiques. Quelqu’un à qui cela fait peur, ferait mieux de cher-cher un autre métier pour glorifier Dieu. Parfois, les critiques sont fondées, ce qui arrive d’ailleurs plus souvent que l’on ne pense. C’est là où l’on doit avoir la largesse de se mettre en question, de demander pardon si nécessaire. Je viens d’en parler.

Mais parfois, les critiques ne sont pas vraiment justifiées, ce qui arrive d’ailleurs moins souvent que l’on ne croit. Alors, que faire ?

En Matthieu 16, Pierre fait une confession de foi audacieuse, mais il est tout de suite repris par Jésus quand il conteste l’idée que le Messie devrait mourir. Ce qui m’intéresse main-tenant, ce ne sont pas les aspects théologiques suscités par le différend qui l’opposait au Seigneur, mais sa capacité de chan-ger d’opinion, quoi que les autres puissent en penser. De toute évidence, il avait du mal. Ce n’est pas chose facile pour quelqu’un qui est à la tête du troupeau, et qui vient de définir la doctrine christologique de toute la communauté de disciples, de revenir sur ses propos et d’avouer: j’ai mal compris.

Et pourtant, c’était inéluctable, et bien nécessaire.

Pierre a dû revoir sa copie. Après la résurrection, il l’a compris et il le dit ouvertement, le jour de Pentecôte: c’est selon le des-sein arrêté et selon la prescience de Dieu que le Christ fut li-vré et crucifié (Ac 2.23).

Attends, lorsque Pierre fut repris par le Seigneur, allez-vous me dire, il était encore en formation. C’est normal pour un étudiant en théologie de revoir des opinions mal fondées qu’il s’est faites au début de sa vie chrétienne. C’est vrai. En formation, on s’ouvre à d’autres opinions, on étudie en profondeur, on apprend à toujours apprendre. Or, cela ne doit pas s’arrêter là mais devenir une attitude pour le reste de la vie, cette ouverture d’esprit, cette humilité académique. Malheureusement, on constate trop souvent le contraire.

Une fois pasteur, une fois responsable des études bibliques, on a tendance à redire ce que l’on a appris, répéter ses opinions. Et de camper sur sa position quand on est confronté à d’autres points de vue.

Ceci n’est toutefois pas une qualité qui fera de nous de bons dirigeants. Ceux qui ont du mal à revenir sur leurs opinions, deviennent inflexibles, autoritaires, difficiles à aborder. Pas difficile d’en trouver des exemples concrets.

Ainsi va la culture française. Plus on monte en grade, plus on est sûr de soi. Plus on a des responsabilités, moins on affiche ses incertitudes, ses doutes. Un patron sait ce qu’il fait et où il va, il est en tout cas censé le savoir, puisque c’est lui qui donne des ordres.

Se remettre en question et revenir sur ses opinions, dans la culture française, c’est fatal.

Mais pour un dirigeant dans l’œuvre du Seigneur, c’est vital.

Sortir de la barque

En Actes 10, nous voyons Pierre, l’apôtre accompli, le leader incontestable de l’Église de Jérusalem, celui dont l’ombre suf-fisait déjà pour que les malades soient guéris, ce Roc dans l’œuvre de Dieu, changer publiquement d’avis sur une ques-tion très importante à l’époque : un Juif peut-il être fidèle aux commandements de Dieu et entrer dans la maison impure d’un païen, lui serrer la main impure, et partager le repas impur avec des gens impurs?

Pierre ne l’avait jamais fait depuis le jour de Pentecôte, plu-sieurs années en arrière déjà. Il fallait une vision et une voix du ciel pour que l’homme qui avait marché sur les eaux, sorte de sa barque juive et se lance dans les eaux troubles de la cul-ture païenne d’un militaire gradé romain, etc. Vous connaissez la suite de l’histoire.

Pierre a eu l’audace de le faire. Après cela, il s’est défendu face aux critiques auxquelles il pouvait s’attendre. Actes 11 est un bel exemple de ce qu’un dirigeant puisse se remettre en question et se montrer prêt à changer d’opinion.

En tant que dirigeants, nous allons certainement nous trouver dans des circonstances où telle démarche s’impose, selon que le Seigneur nous montre des choses auxquelles nous n’avions pas encore pensé. Sinon, comment voulons-nous que ceux qui sont confiés à notre conduite, reviennent sur leurs erreurs à eux?

Avouer un tort, revenir sur une opinion qui s’est avérée erronée, dire que l’on ne comprend pas encore tout à fait un certain point, ce n’est pas une défaite.

Pas un signe de faiblesse.

C’est une qualité d’un dirigeant dans l’œuvre du Seigneur, et tout à fait à son honneur.

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