Summary: Comme Jean Baptiste l’a clairement exprimé, il est l’agneau

V. JÉSUS CHRIST, L’AGNEAU DE DIEU

« Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n’a pas ouvert sa bouche » (Ésaïe LIII, 7.)

« Après cela Jésus, sachant que toutes choses étaient déjà accomplies, dit, afin que l’écriture fut accomplie : J’ai soif. Quand donc Jésus eut pris le vinaigre, il dit : C’est accompli. Et ayant baissé la tête, il remit son esprit… Les soldats donc vinrent et rompirent les jambes du premier et de l’autre qui était crucifié avec lui. Mais étant venu à Jésus, comme ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; mais l’un des soldats lui perça le côté avec une lance et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau » (Jean XIX, 28-37.)

La pensée centrale, associée au titre « Agneau de Dieu », est celle-ci : « sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission de péchés » (Hébreux IX, 22.) C’est par le sacrifice sanglant offert sur la croix que l’expiation de nos péchés a été faite. Le ministère de Jésus Christ porte, il est vrai, les traits de douceur, d’humilité, de pureté, qui font penser à un agneau ; mais s’il n’était pas mort sur la croix, son service tout entier eût été absolument inutile quant à ce qui concerne l’établissement de nos relations avec Dieu.

Jésus a été de lieu en lieu, faisant du bien durant toute sa vie, cela est vrai ; mais sa mort seule nous fraya l’accès dans la présence de Dieu « à travers le voile. » L’homme ne peut s’approcher de Dieu qu’au moyen d’un sacrifice. L’agneau répond à la fois à ce que Dieu réclame et aux profonds besoins du pécheur.

Ce n’est que par la croix que la conscience du pécheur trouve le repos ; c’est à la croix également que Dieu a été pleinement glorifié. Nul ne peut, par ses propres œuvres, s’approcher de Dieu, aucune forme de religion ne peut changer la destinée du pécheur : la mort et le juste jugement.

Christ seul est, pour ceux qui croient, le substitut, la rançon, le plus excellent sacrifice, et c’est la foi qui met l’âme en possession d’une paix que le monde ne peut ni donner ni ôter. « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (Romains V, 1.)

Les offrandes selon la loi de Moïse représentent en type l’offrande de la vie de Christ. Le « sang » représentait la vie ; la « graisse », l’excellence de sa Personne ; c’est pourquoi la loi dé-fendait de manger le sang et la graisse.

Christ est la vie ; cette vie est sans tache, mais à la croix (et là seulement) il a pris le péché sur Lui et il est descendu dans la mort. Il a repris sa vie (Jean X, 17.) Mais le péché est resté à jamais dans la mort, en sorte qu’il a effectivement ôté le péché. En laissant sa vie, le péché est aboli.

Le troisième jour, Christ est sorti victorieusement du tombeau, dans la puissance de Sa vie impérissable, selon Sa parole : « Je laisse ma vie afin que je la reprenne. » Le péché avait été attaché par imputation à Lui lorsqu’il mourut sur la croix. Il a porté nos péchés en son corps sur le bois. Il a rencontré Dieu en jugement ; il a été abandonné de Lui. Et quand il meurt ayant dit : « C’est accompli », le péché avait subit son châtiment. En laissant sa vie, le péché est aboli. « L’âme de la chair est dans le sang et moi je vous l’ai donnée sur l’autel, pour faire propitiation pour l’âme » (Lévitique XVII, 2.)

La position du croyant ne dépend pas de ce que lui-même est, mais de ce que Christ est. Celui qui s’approche de Dieu « au nom de Jésus » est identifié avec lui et accepté en son nom. Dieu ne rejette pas son Fils, et ne rejettent pas non plus ceux qui s’approchent de lui dans le nom de son Fils. Le croyant est aussi identifié avec Christ, accepté en Lui et comme Lui, et associé à Lui dans sa vie, sa confiance n’est pas en soi-même, mais en celui qui a tout accompli pour lui.

Nous avons la vie et la lumière, fondée sur les conseils de l’amour d’un Dieu Rédempteur, et établis par le sang de l’Agneau. La connaissance d’un salut parfait et d’une paix stable et as-surée, par le sang précieux de l’Agneau, place l’homme au milieu d’un nouvel ordre de choses et devient pour lui le commencement de sa vie avec Dieu. Avant d’arriver là, nous étions tous des enfants de colère, « morts dans nos fautes et dans nos péchés » - « étrangers à la vie de Dieu » (Éphésiens II, 1 ; IV, 18.)

Le seul moyen réel de « voir la vie », c’est de « croire au Fils de Dieu », car en dehors de Christ tout est mort et misère. Ce n’est que lorsque nous voyons, par les yeux de la foi, l’Agneau im-molé, portant sur le bois maudit le pesant fardeau de notre culpabilité que nous entrons dans le sentier de la vie, et que nous participons à la joie du ciel. Ce bonheur et cette joie augmenteront toujours pour le vrai chrétien et ils trouveront leur perfection le jour où l’Agneau sera vu et exalté.

L’AGNEAU PRÉCONNU

Notre rédemption est fondée sur le sang de l’Agneau, selon le dessein éternel de Dieu. La ré-demption n’était pas simplement une réponse au péché, mais avant que le monde fût, avant la création de celui qui devint Satan et l’existence du péché, les grands desseins d’amour exis-taient dans la pensée de Dieu.

« Sachant que vous avez été rachetés de votre vaine conduite, qui vous avait été enseignée par vos pères, non par des choses corruptibles, de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, préconnu dès avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin des temps pour vous » (1 Pierre I, 18-20.) Le plan de la rédemption n’a pas été arrêté afin de remédier au mal terrible que l’ennemi avait introduit en séduisant Adam et Ève, ce mal existait avant la création. Au temps propice, Dieu a fait connaître son dessein concernant l’Agneau sans tache, qui avait été préconnu de toute éternité, et qui devait être manifesté dans les derniers temps pour nous.

Lorsque « par un seul homme », le péché eut été introduit dans le monde, alors fut révélée la pensée glorieuse de la rédemption par le sang de l’Agneau. Cette rédemption accomplie sur la croix du Calvaire, et les riches et glorieux résultats de cette rédemption se réaliseront, lorsque la grande multitude des rachetés, vêtus de blanc et tenant des palmes à la main, s’assemblera autour du trône de Dieu et de l’Agneau. Le dessein éternel de Dieu en Christ est donc le fon-dement de la paix du croyant.

L’AGNEAU IMMOLÉ

Tout l’Ancien Testament avec ses sacrifices, annonce d’avance « l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jean I, 29-36.) Et le type le plus remarquable est l’agneau pascal, tel que les israélites l’ont immolé la veille de leur sortie d’Égypte. Le sang de l’Agneau abrite du jugement, car ce jugement est tombé sur la sainte victime.

Le Seigneur Jésus ayant répandu son sang précieux, en expiation parfaite pour le péché, a porté ce sang dans la présence de Dieu, et là en a fait l’aspersion. Le sang a une si haute valeur aux yeux de Dieu, qu’à cause de ce sang, Il peut en vertu de Sa justice, pardonner tout péché et recevoir le pécheur comme parfaitement juste en Christ. Nous ne sommes pas sauvés par la valeur que NOUS attachons au sang, mais simplement par le sang. C’est par le sang de Christ que nous avons la paix, une justification parfaite, la justice divine.

« Étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus, le-quel Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang… » (Romains III, 24-25.)

« Qui lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu’étant mort au péché, nous vivions à la justice » (1 Pierre II, 24.)

« Mais si nous marchons dans la lumière, nous avons communion les uns avec les autres et le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 8, 7.)

« Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, et ils ont lavé leurs robes, et les ont blan-chies dans le sang de l’Agneau » (Apocalypse VII, 14.)

Comment tout cela pouvait-il être accompli, si ce n’est par la soumission de l’Agneau de Dieu, précieux et sans tache, à la mort de la croix ? La croix de Christ fut le grand et seul acte de souffrance expiatoire pour le péché. Sur la croix, il baissa la tête et laissa sa vie, sous le poids de nos péchés.

« Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui » (2 Corinthiens V, 21.)

L’œuvre de Christ pour nous est absolument et éternellement complète. Christ a pu dire : « J’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » (Jean XVII, 4.) Et encore : « C’est accompli » (Jean XIX, 30.) En outre, Christ n’a souffert pour les péchés que sur la croix. Il fallait que le corps du péché fût détruit par la mort, et que la puissance de Satan fût abolie.

L’AGNEAU, CENTRE DE RASSEMBLEMENT

« Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matthieu XVIII, 20.)

« Car aussi notre pâque, Christ, a été sacrifiée : c’est pourquoi célébrons la fête… avec des pains sans levain de sincérité et de vérité » (1 Corinthiens V, 7-8.)

Non seulement le sang de l’Agneau est le fondement de la paix du croyant, mais l’Agneau de Dieu lui-même est le centre de l’unité de ses rachetés.

« Et toute la congrégation de l’assemblée d’Israël l’égorgera entre les deux soirs » (Exode XII, 6.) L’agneau pascal revêt donc en types deux aspects différents : il est fondement de la sécurité individuelle, mais aussi le centre de l’unité. Tout Israël mangeait l’agneau pascal dans une sainte communion. Le racheté ne se nourrit pas de Christ dans la solitude. Il mange en com-munion avec Dieu et en communion avec les autres rachetés. Le Saint Esprit nous rassemble autour de Christ glorifié, l’Agneau de Dieu, et nous nourrit de Lui ; de cette communion, la table du Seigneur est l’expression visible.

L’AGNEAU, CENTRE DE LOUANGE ÉTERNELLE

L’Agneau maintenant glorifié dans le ciel est le centre de l’adoration de l’Assemblée, et il en sera ainsi lorsque l’Église aura été enlevée de la terre et entourera l’Agneau dans le ciel. Nous le verrons alors « comme immolé » au milieu du trône, exécutant la volonté de Dieu à l’égard de la terre, en puissance. Le résultat en sera le « rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes de tous temps » (Actes III, 21.)

Les quatre animaux et les vingt-quatre anciens tomberont sur leurs faces devant l’Agneau, rendant culte à l’Agneau. Celui qui mourut sur la croix recevra la domination universelle. La période qui commencera, lorsque l’Agneau prendra le livre et en ouvrira les sceaux, sera pour la terre une période de jugements terribles appelé « le jour de la colère de l’Agneau » (Apoca-lypse VI, 16-17.)

« Et lorsqu’Il eut pris le livre, les quatre animaux et les vingt-quatre anciens tombèrent sur leurs faces devant l’Agneau, ayant chacun une harpe et des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints. Et ils chantent un cantique nouveau, disant : Tu es digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux : car tu as été immolé, et tu as acheté pour Dieu par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple et nation ; et tu les as faits rois et sacrificateurs pour notre Dieu, et ils règneront sur la terre » (Apocalypse V, 6-10.)

Dieu prend soin qu’en tous temps il y ait un témoignage à la rédemption par le sang de l’Agneau immolé. Les myriades d’anges, l’assemblée universelle, reconnaîtront eux aussi les dignités de l’Agneau. Quelle immense harmonie déborde du ciel en ce jour ! « Et j’entendis toutes les créatures qui sont dans le ciel et sur la terre, et au-dessous de la terre, et sur la mer, et toutes les choses qui y sont, disant : À celui qui est assis sur le trône, et à l’Agneau, la bénédiction et l’honneur, et la gloire, et la force, aux siècles des siècles ! » (Apocalypse V, 13.)

Quel merveilleux résultat de sa souffrance à la croix, quel fruit de louanges et d’adoration lui reviendra de la part de toutes les créatures ! C’est encore dans son caractère d’Agneau que l’Église sera unie à Christ lors des noces de l’Agneau.

C’est aussi comme tel qu’il sera présenté aux louanges du cœur céleste alors qu’il occupera le centre de la gloire infinie, car nous lisons : « Et je vis au milieu du trône… un Agneau qui se tenait là, comme immolé » (Apocalypse V, 6.) Il portera, à toujours, aux yeux des saints glorifiés, le caractère, les marques des choses qu’il a souffertes pour eux.

L’union de Christ à son épouse a sa racine dans son humiliation, sa souffrance et sa mort pour la gloire de Dieu. C’est lorsque le sang et l’eau ont coulé de son côté, que le Père lui a formé une épouse. Elle est le fruit de ses souffrances endurées comme Agneau de Dieu. C’est dans ce caractère d’humilité, de souffrance, que l’épouse lui convient. Elle s’est montrée disposée à souffrir dans l’humilité en présence de la puissance du mal ici-bas.

Mais aussi quelle gloire aura-t-elle, lorsqu’elle sera publiquement unie à l’Agneau glorifié : « Bienheureux ceux qui sont conviés au banquet des noces de l’Agneau » (Apocalypse XIX, 9.) « Car j’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée » (Romains VIII, 18.)