Summary: Qui est Jésus

VIII. JÉSUS CHRIST, LE FILS DE DIEU

« Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi » (Galates II, 20.)

Le mystère de la trinité ne peut être dévoilé par la raison humaine ; il faut pour connaître le Père, le Fils et le Saint Esprit, une révélation divine, reçue par la foi.

Les chrétiens sont baptisés pour le nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Par cette formule du baptême, nous déclarons que le Fils est une personne divine, aussi bien que le Fils et le Saint Esprit. Il y a trois personnes de la Déité, telles que notre foi les connaît, sont en relation les unes avec les autres. Le Père et le Fils sont dans la gloire de l’essence divine et, quoique égaux en gloire, il y a entre eux cette relation de Père et de Fils.

LE FILS DU PÈRE

Les noms du Père et du Fils nous ont été pleinement révélés dans le Nouveau Testament et spécialement dans l’évangile de Jean. Nos cœurs peuvent apprendre tout ce que ces noms si-gnifient pour notre bonheur éternel. Le Fils qui est dans le sein du Père nous a fait connaître le nom et le caractère du Père. Il dit au Père : « Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux » (Jean XVII, 26.)

Le nom du Fils est proclamé du ciel par le Père, lorsqu’il apparaît dans ce monde : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matthieu III, 17.) Il est le Fils de son amour, l’image du Dieu invisible, le resplendissement de sa gloire.

L’évangile de Jean nous présente le Père dans le fils qui en est l’image, et le fils dans le Père qui est amour. L’amour réciproque qui les unit éternellement a été déployé dans toute sa plé-nitude envers les fils des hommes. « Le Père aime le Fils et a mis toutes choses entre ses mains » (Jean III, 35 et Jean V, 20.) « Il était ses délices tous les jours » (Proverbes VIII, 30.) « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jean XVII, 24.)

Le Fils aime le Père : « J’aime le Père et selon que le Père m’a commandé, ainsi je fais » (Jean XIV, 31.) Faire la volonté du Père, c’était la suprême manifestation de cet amour, lorsque le Fils fut descendu ici-bas. La volonté du Père était que le Fils s’anéantît, qu’il descendît dans la mort, et qu’il souffrît pour subir la colère de Dieu à la place des coupables.

C’est en contemplant son sacrifice que nous savons de quel amour le Père nous a aimés. Il a été élevé sur la croix pour que, comme Fils, il nous révéla les choses célestes : l’amour du Père. Lui, que personne ne connaît si ce n’est le Père seul, a été tout près de nous, et nous a révélé le Père. Il nous a touché en prenant notre nature. Lui que notre intelligence ne peut saisir clairement. Celui qui a tout créé, c’est Lui qui est venu nous faire part des choses célestes.

Dieu est le nom général de la Déité, au-dessus de la connaissance de la créature. Mais le nom du Père est inséparable de celui du Fils : « Personne ne vit jamais Dieu, le fils unique qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean I, 18.)

L’amour mutuel entre le Père et le Fils n’était pas une expérience nouvelle pour le Fils lorsqu’il vint sur la terre : « Car tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jean XVII, 24.) Il est le Fils éternel de l’amour du Père. Cet amour n’est pas vague mais l’objet d’une révélation définie. Un tel amour surpasse toutes les notions de commencement et de fin, et est la conséquence d’une Filiation éternelle. L’amour qui remplit le cœur du Père trouve une acceptation parfaite et une réponse entière dans le cœur du Fils.

LE FILS DE MARIE EST FILS DE DIEU

« Voici, la vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on appellera son nom Emmanuel, ce qui interprété est : Dieu avec nous » (Matthieu I, 23.)

« Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-haut… la sainte chose qui naîtra sera appelé le Fils de Dieu » (Luc I, 32, 35.)

Tandis que Jean présente le Fils unique dans le sein du Père, aimé avant la fondation du monde, Luc parle de lui comme Fils du Très-haut, avant sa naissance dans ce monde ; Matthieu et Marc mentionnent son nom de Fils de Dieu depuis son baptême.

La foi voit briller derrière le voile d’abaissement qui enveloppe l’enfant de Bethléhem, toute la gloire du Fils de Dieu. C’était lui, le créateur de l’univers, s’enveloppant jadis de lumière comme d’un manteau, qui fut trouvé là, dans l’humble crèche, emmailloté et apparemment sans force. Dans son omnipotence, il daigna descendre dans ce lieu de faiblesse. Notre intelligence naturelle est incapable de comprendre l’incarnation du Fils de Dieu, mais la foi se prosterne et adore. L’amour divin, impossible à comprendre pour l’homme naturel, nous a envoyé le Fils, fait un peu moindre que les anges, en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tout.

QUATRE TÉMOIGNAGES AU FILS DE DIEU

Le Seigneur Jésus a présenté quatre témoignages qui établissent sa gloire comme Fils de Dieu, telle qu’elle fut présentée aux hommes pendant son séjour ici-bas. « Si moi, je rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai. C’est un autre qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu’il rend de moi est vrai » (Jean V, 31-32.)

Premièrement, il cite le témoignage de Jean le Baptiseur : « Vous, vous avez envoyé auprès de Jean, et il a rendu témoignage à la vérité » (Jean V, 33.)

Secondement, il fait allusion aux œuvres qu’il a accomplies ici-bas et qui rendent témoignage à sa puissance divine.

Troisièmement, il parle du témoignage que le Père Lui-même Lui a rendu.

Quatrièmement, il appelle aux Saintes Écritures, qui rendent témoignage de Lui

I. LE TÉMOIGNAGE DE JEAN LE BAPTISEUR

« Et c’est ici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem, des sacrificateurs et des lévites, pour lui demander : « Toi, qui es-tu ? Il dit : … Faites droit le chemin du Seigneur… Au milieu de vous il y en a un que vous ne connaissez pas, celui qui vient après moi, duquel moi, je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »

« Le lendemain, il voit Jésus venant à Lui, et il dit : Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. »

« Et moi, j’ai vu et j’ai rendu témoignage que celui-ci est le fils de Dieu » (Jean I, 19, 23, 26, 29, 34.)

En présence de la volonté arrêtée des Juifs, de ne pas le reconnaître comme le Fils de Dieu, Jésus invoque premièrement le témoignage de Jean le Baptiseur. Ce n’était pas qu’il cherchât le témoignage de l’homme pour sa propre satisfaction, mais Il rappelle le parole du plus grand des prophètes pour convaincre et sauver les hommes.

Jean avait répondu au Juifs que lui-même n’était pas le Christ, et ensuite il rend témoignage que Jésus est le Fils de Dieu, l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. À son tour, Jésus rend témoignage à Jean, disant : « Celui-ci était la lampe ardente et brillante ; et vous, vous avez voulu vous réjouir pour un temps à sa lumière » (Jean V, 35.)

Depuis Malachie, il n’y avait pas eu de prophète en Israël ; le peuple donc se réjouissait de ce qu’enfin, de nouveau, Dieu se fit entendre par la bouche de ses prophètes. Mais l’objet spécial du ministère de Jean était d’annoncer le Messie qui vint immédiatement après lui. Ainsi, pour profiter du ministère de Jean, il fallait recevoir Jésus, non seulement comme Messie, mais aussi comme Fils de Dieu. Cependant, les Juifs, devant ce témoignage évident, se refusent à le reconnaître comme tel.

II. LE TÉMOIGNAGE DES ŒUVRES DE JÉSUS

« Mais moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean ; car les œuvres que le Père m’a données pour les accomplir, ces œuvres mêmes que je fais, rendent témoignage de moi, que le Père m’a envoyé » (Jean V, 36.)

Ce que Jésus faisait, nul autre ne pouvait l’accomplir ; Dieu seul pouvait guérir les malades, ressusciter les morts, changer l’eau en vin ; ses miracles étaient la preuve que Jéhovah était au milieu de son peuple dans la personne de son Fils.

À la fin de son évangile, Jean écrit que les faits rapportés servent à produire la foi au Fils de Dieu. Il parle de sept miracles. Chacun de ses miracles donne lieu à un exposé doctrinal. Mais trois miracles présentent tout particulièrement l’action du Fils de Dieu dans une dépendance absolue de l’homme en Adam. Nous reviendrons en détail sur ces trois grands miracles du Fils de Dieu.

III. LE PÈRE REND TÉMOIGNAGE AU FILS

« Et le père, qui m’a envoyé, lui, a rendu témoignage de moi » (Jean V, 37.)

« Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père, ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le fils voudra le révéler » (Matthieu XI, 27.)

« Et voici une voix qui venait des cieux, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matthieu III, 17.)

« Père, glorifie ton Nom. Il vint donc une voix du ciel : Et je l’ai glorifié, et je le glorifierai de nouveau » (Jean XII, 28.)

« Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit ; et voici une voix de la nuée, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir, écoutez-le » (Matthieu XVII, 5.)

Il est des mystères que nul être humain ne peut sonder. Il y a une intimité personnelle entre le Père et le Fils que nul ne peut connaître. Seulement, ce que la Parole nous révèle clairement peut être connu par nous, faibles créatures. Nous n’adorons pas comme les Athéniens, « un Dieu inconnu. » Le Père a rendu témoignage au Fils (Jean V, 37.) Et le fils a déclaré le nom du Père (Jean XVII, 6, 26.) Quelle richesse de révélation lorsque nous comparons cela au peu de lumière accordée aux saints de l’ancienne alliance. Quelques rares rayons de la gloire de Dieu furent accordés jadis aux soixante-dix anciens : « Ils virent le Dieu d’Israël, et sous ses pieds comme un ouvrage de saphir transparent et comme le ciel même en pureté » (Exode XXIV, 10.) Même Moïse, qui avait le privilège de parler avec Dieu, n’a jamais vu sa face, il ne l’a vue que « par derrière » (Exode XXXIII, 23.)

Le Nouveau Testament révèle l’amour de Dieu ; le cœur de Dieu nous y est ouvert, et la foi y admire les affections mutuelles, l’amour ineffable et éternel qui unissent le Père et le Fils. L’amour, le bon plaisir, et la joie existaient au sein de la Déité, autant que l’omniscience et l’omnipotence.

Lorsque la reine de Shéba contempla les splendeurs royales et la vaste magnificence de Salo-mon, il n’y eut plus d’esprit en elle. Mais qu’est-ce que la gloire de Salomon, comparée avec la gloire « du Fils unique qui est dans le sein du Père ? » Nous entendons le témoignage du Père, rendu à son Fils ; ne devons-nous pas nous déchausser, et nous prosterner, en adorant un si glorieux mystère ?

Au Jourdain, lors du baptême de Jésus par Jean le Baptiseur, le ciel s’ouvrit. Le Saint Esprit de Dieu descendit comme une colombe et vint sur lui (Matthieu III, 16.) Pour la première fois dans l’Écriture, la Trinité fut révélée. Le Père, le Fils et le Saint Esprit. Au témoignage visible de l’Esprit, le Père ajoute le témoignage intelligible, rendu à son Fils. Les cieux furent ouverts et la voix du Père s’adressa à son Fils bien-aimé sur la terre. La voix était douce et pleine d’amour. Ce n’était pas la voix des paroles au Sinaï, qui « ébranla la terre » et terrifia les auditeurs (Hébreux XII, 26.) Non, c’était la voix du Père qui exprimait ses délices infinies en disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir. »

C’était un témoignage plus grand que celui de Jean, sans doute le plus grand des quatre. Lorsque Dieu vit le premier homme, Adam, dans toute la fraîcheur de la première création, il le trouva « très bon » (Genèse I, 31.)

Mais dans le second homme, le dernier Adam, le Père trouva « son bon plaisir », où des délices, telles qu’Il les a trouvées éternellement dans le Fils unique qui est dans son sein, « retraite ca-chée de l’amour. »

Une seconde fois, le Père a rendu ce témoignage intelligible. Sur la montagne de la transfigu-ration, sa voix fut entendue encore. Le rejet du Christ par le peuple d’Israël était si évident, que le Père a voulu détourner les pensées des disciples des gloires du royaume terrestre, et les diriger sur la gloire du Fils unique. Ainsi, au moment où l’établissement du royaume de Christ, tel que les disciples l’attendaient, fut ajourné, leurs cœurs furent réconfortés par la gloire personnelle du Fils. Le Christ rejeté, qui bientôt allait être honni, condamné et crucifié, était le fils bien-aimé et les délices du Père.

Au chapitre XII de Jean, lorsqu’en réponse à la prière de Jésus, la foule croit entendre un ton-nerre ou la voix d’un ange, il leur dit : « Cette voix n’est pas venue pour moi, mais pour vous » (Jean XII, 30.) Le Seigneur dit aux Juifs, en parlant de son Père : « Jamais vous n’avez entendu sa voix, ni vu sa figure, et vous n’avez pas sa parole demeurant en vous ; car celui-là que Lui, a envoyé, vous ne le croyez pas » (Jean V, 18.)

Quelle terrible responsabilité de nier de si glorieuses révélations !

IV. LE TÉMOIGNAGE DES ÉCRITURES

« Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui ren-dent témoignage de moi » (Jean V, 39.)

Ta parole est la vérité » (Jean XVII, 17.)

Le grand sujet des Saintes Écritures est le Fils de Dieu. Prétendre posséder et connaître la parole de Dieu et rejeter Christ comme Fils de Dieu, sont deux choses qui ne peuvent aller en-semble. Personne ne peut comprendre les Écritures s’il n’accepte pas la Personne du Fils de Dieu.

Considérons quelques passages de l’Ancien Testament, dans lesquels les Juifs, comme nous, avaient un témoignage au Messie comme Fils de Dieu.

LE FILS DE JÉHOVAH

« Je raconterai le décret, l’Éternel m’a dit : Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré. »

« Baisez le fils, de peur qu’il ne s’irrite, et que vous ne périssiez dans le chemin » (Psaume II, 7, 12..)

Si le nom Père est le nom de Dieu en rapport avec la famille des rachetés, le nom Jéhovah n’a trait qu’au gouvernement de Dieu sur le monde par la nation d’Israël. Dans le Psaume second, David prédisant que Dieu établira le trône du roi Messie sur sa sainte montagne Sion, cite un décret pris par le Dieu d’Israël en faveur de son Fils : « Je raconterai le décret, l’Éternel m’a dit : Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré » (Psaume II, 7.)

Les communications de l’Ancien Testament ne donnent pas la pleine révélation que « Dieu est amour. » Dieu y est présenté surtout comme gouverneur de son peuple Israël. Le temps n’était pas encore arrivé pour que Dieu envoyât son Fils, par qui le nom du Père serait manifesté sur la terre.

Mais les prophètes révélaient les temps futurs de Dieu concernant la bénédiction de la terre, et l’introduction d’un royaume universel de justice et de paix. Les titres de gloire du Messie le Prince sont variés, mais ils sont tous attachés à Celui qui porte le nom de Fils. Le plan éternel de Dieu qu’il s’était proposé en Lui-même, était de concentrer dans le Christ l’administration effective de toutes choses dans les cieux et sur la terre (Éphésiens I, 9-10.) Quoiqu’un voile demeurât dans l’Ancien Testament sur plusieurs des prophéties messianiques, jusqu’à ce que Christ lui-même l’enlevât. Jéhovah proclame clairement son plan arrêté quant à son Fils. En dépit de l’opposition de l’homme, le décret solennel de Jéhovah est qu’il mettra son propre Roi en Sion pour soumettre les princes rebelles de la terre et ce gouverneur oint est son fils.

Lorsque le monde en révolte se soulève contre Jéhovah, Lui, regarde son fils avec délices, di-sant : « Tu es mon Fils. » C’est Lui qui revendique la gloire de Dieu dans le gouvernement du monde. En conséquence, Jéhovah décrète, qu’au jour prescrit, le fils serait engendré pour l’exécution du plan de Dieu. Ce passage est cité trois fois dans le nouveau Testament : Actes XIII, 33 ; Hébreux I, 5 ; V, 5.

Tandis que selon l’évangile de Jean, Jésus est venu en grâce pour sauver l’homme pécheur, se-lon le Psaume II il viendra écraser par des jugements terribles l’hostilité de l’homme. Le fils est présenté ici sur le trône de Jéhovah, et non pas dans le sein du Père, comme dans le quatrième évangile. C’est avant la fondation du monde que le Père disait : « Tu es mon Fils. » Fils de Dieu est le nom éternel de Celui qui exécutera le jugement sur la terre. Dans le nouveau Testament, Jésus est encore l’exécuteur du jugement quand il est dit : « Son nom est appelé la Parole de Dieu » (Apocalypse XIX, 13.)

Nous passons ensuite dans les mesures du temps : « Aujourd’hui, je t’ai engendré. » La Parole devient chair, le Fils descend ici-bas, naît d’une femme. Quelle sublime satisfaction nous notons lorsque Jéhovah contemple son Fils dans sa plénitude immuable : « Tu es mon Fils. Il était ses délices ineffables, son Compagnon éternel » (Zacharie XIII, 7.)

Cette filiation est la base de son œuvre lorsqu’il vint ici-bas. Le Fils de Marie était le Fils éternel de Jéhovah. Dans la dernière partie du Psaume II, un avertissement est donné aux rois et aux gouverneurs de la terre. Ils sont exhortés à « baiser le Fils, de peur qu’il ne s’irrite. » Baiser, c’est rendre hommage au Fils comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

Arrêtons-nous un instant à une question posée dans les paroles d’Agur, du livre des Proverbes : « Qui est monté dans les cieux, et qui en est descendu ? Qui a rassemblé le vent dans le creux de ses mains ? Qui a établi les bornes de la terre ? Quel est son nom et quel est le nom de son Fils si tu le sais ? » (Proverbes XXX, 4.)

Question mystérieuse à laquelle nulle âme ne pouvait répondre dans l’ancienne économie. Mais pour nous, maintenant, le voile est ôté ; tout mystère a disparu, par le témoignage du Nouveau Testament ces noms nous sont connus.

« Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (1 Corinthiens II, 9.)

Le mystère qui nous a été révélé, c’est celui de l’amour du Père, dont le fils est la manifestation ici-bas.

L’ANGE DE L’ÉTERNEL

Sous le nom « l’Ange de l’Éternel », le Seigneur est désigné lors de plusieurs manifestations occasionnelles à des hommes et femmes de Dieu, longtemps avant son incarnation. Ces appa-ritions avaient un caractère solennel, car toute l’atmosphère dans laquelle elles avaient lieu, respirait la gloire de la présence de l’Éternel.

Lorsque Agar, chassée dans le désert est dans la détresse, l’Ange de Jéhovah vient pour exercer la bonté et la grâce divine en sa faveur, (Genèse XVI, 7 ; XXI, 9, 19.)

Lorsqu’elle errait dans le désert, l’Ange de l’Éternel lui apparut et lui recommanda de retour-ner chez sa maîtresse.

« Mais l’Ange de l’Éternel la trouva près d’une fontaine d’eau dans le désert » (Genèse XVI, 7.) Reconnaissant la Personne qui lui parla, Agar appela le nom de l’Ange : « Tu es le Dieu qui te révèle » (Genèse XVI, 13.)

Les soins dont Ismaël et Agar furent les objets sont la démonstration merveilleuse de la grâce, et il est frappant de voir l’intervention de Celui, qui plus tard devait venir nous révéler la grâce et l’amour, Jésus Christ.

La deuxième personne qui eut le privilège d’une visitation divine fut Abraham. Abraham lave les pieds de son auguste visiteur, apporte à son Seigneur du rafraîchissement et reçoit une confirmation bénie de sa foi. C’est au chapitre XVIII de la Genèse que ce récit nous est donné : « Et l’Éternel lui apparût auprès des chênes de Mamré, et il était assis à l’entrée de sa tente pendant la chaleur du jour. Et il leva les yeux et regarda, et voici, trois hommes se tenaient près de lui, et quand il les vit, il courut de l’entrée de la tente à leur rencontre et se prosterna en terre, et il dit : Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point outre, je te prie, d’auprès de ton serviteur. » Le terme de « Seigneur » indique une personne divine. Et après que Abraham eut rafraîchi ses visiteurs, il lui fut dit : « Je reviendrai certainement vers toi quand son terme sera là, et voici, Sara, ta femme, aura un fils » (Genèse XVIII, 10.) Sara, riait à cette pensée et le Seigneur dit à Abraham : « Pourquoi Sara a-t-elle ri, disant : est-ce que vraiment j’aurai un enfant, moi qui suis vieille ? Y a-t-il quelque chose trop difficile pour l’Éternel ?

Dans la vision de Jacob à Béthel il voyait une échelle dressée sur la terre, et son sommet tou-chait aux cieux. Et l’Éternel se tenait sur elle et déclarait : « Je suis l’Éternel, le Dieu d’Abraham ton père, et le Dieu d’Isaac. » Et au matin Jacob se leva, et dressa une stèle, et adora, faisant un vœu à l’Éternel » (Genèse XXVIII, 10-22.)

Plus tard, lorsque Jacob donna à ses femmes les raisons pour lesquelles il retournait à son pays natal, il rapporta cette expérience de Béthel et leur déclara que « L’Ange de Dieu » lui était apparu, et lui avait recommandé de retourner à son pays natal. Il affirma que cet ange avait dit : « Je suis le Dieu de Béthel, où tu oignis une stèle, où tu me fis un vœu » (Genèse XXXI, 13.) Cet Ange déclara donc, qu’il était Dieu et que Jacob lui avait rendu un culte précédemment à Béthel.

Jéhovah apparut à Moïse dans le buisson ardent : « Et l’Ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson à épines. » Au verset 2 il est appelé « l’Ange de Jéhovah », mais au verset 4 nous lisons : « Et l’Éternel vit qu’il se détournait pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson et dit : Moïse, Moïse ! »

Le sixième chapitre du livre des Juges, jette beaucoup de lumière sur l’identité de cet Ange appelé par Gédéon : « L’Éternel de paix. » Nous lisons : « Et l’Ange de Dieu lui dit : Prends la chair et les pains sans levain, et pose-les sur ce rocher-là et verse le bouillon. Et il fit ainsi. Et l’Ange de l’Éternel étendit le bout du bâton qu’il avait en sa main, et toucha la chair et les pains sans levain ; et le feu monta du rocher et consuma la chair et les pains sans levain. Et l’Ange de l’Éternel s’en alla de devant ses yeux » (Juges VI, 20-21.)

Dans une vision, Zacharie (III, 1-6) voyait Satan qui s’opposait à Israël, Joshua, le grand sa-crificateur, était devant l’Ange de l’Éternel et Satan se tenait à son côté. Celui qui au verset 1 est appelé l’Ange de l’Éternel est désigné au second verset comme étant l’Éternel lui-même : « Et l’Éternel dit à Satan : que l’Éternel qui a choisi Jérusalem, te tance ! Celui-ci, n’est-il pas un tison sauvé du feu ? » (Zacharie III, 2.)

LA TRINITÉ DANS L’ANCIEN TESTAMENT

Ayant reçu par la foi la connaissance du Père et du Fils, révélation donnée dans le Nouveau Testament, il est intéressant de voir combien des preuves de l’Ancien Testament fournit de la pluralité des personnes de la Déité.

On ne peut pas lire le premier chapitre de la Genèse sans voir qu’il y a plus d’une Personne dans la Déité. Déjà le premier verset du premier chapitre contient une indication préparatoire d’une vérité qui plus tard a été révélée. « Au commencement, Dieu créa » (Genèse I, 1.)

Or, dans l’original hébreu : « Dieu » est au pluriel, indiquant ainsi, plus d’une Personne, et ce-pendant « créa » est au singulier, forme qui n’est pas employée dans la bible lorsqu’il est ques-tion des dieux païens, mais seulement lorsqu’il est question du Dieu vivant.

Le verbe est au pluriel lorsqu’il est question des dieux des nations, mais au singulier lorsqu’il est question de Dieu dont le nom est néanmoins au pluriel.

Lorsque la terre a été rendue habitable pour l’homme pendant l’œuvre des six jours, un conseil entre les personnes divines a lieu, concernant la formation de l’homme : « Et Dieu dit : FAISONS l’homme à notre image » (Genèse I, 26.)

Ensuite, lorsque le péché est entré dans le monde, nous sommes de nouveau témoins d’un en-tretien des personnes de la Déité, fixant le jugement. « Et l’Éternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de NOUS, pour connaître le bien et le mal… » (Genèse III, 22.)

Après le déluge, lorsque l’homme s’élève contre la gloire de Dieu en se faisant la tour de Babel, les Personnes de la Déité tiennent conseil afin de confondre les projets audacieux de l’homme. « ALLONS, DESCENDONS, et CONFONDONS là leur langage afin qu’ils n’entendent pas le langage de l’un l’autre. Et l’Éternel les dispersa… » (Genèse XI, 7.)

Cette pluralité de personnes divines est visible encore dans les passages où le Seigneur parle du « Seigneur » comme d’une personne distincte. « Ton trône, ô Dieu, est pour toujours et à per-pétuité ; c’est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne » (Psaume XL, 6.) Continuant la conversation avec Dieu, le psalmiste dit : « C’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons » (Psaume XL, 7.) S’adressant à Dieu, le psalmiste parle d’une seconde personne divine.

Nous constatons le même fait au Psaume CX, 1 : « L’Éternel a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour marchepied de tes pieds. »

Dans les prophètes, nous remarquons les passages suivants qui font constater la pluralité des personnes dans la Déité : « Je suis le Même, moi le premier et moi, le dernier… » - « Je n’ai pas parlé en secret dès le commencement ; dès le temps où cela a existé, je suis là : et maintenant le Seigneur l’Éternel m’a envoyé, et son Esprit » (Ésaïe XLVIII, 16.) Celui qui est le premier et le dernier, Christ, est envoyé par le Seigneur l’Éternel.

Zacharie prophétisa la même vérité : « Car ainsi dit l’Éternel des armées… et vous saurez que l’Éternel des armées m’a envoyé… dit l’Éternel… et tu sauras que l’Éternel des armées m’a en-voyé à toi » (Zacharie II, 9-11.)

En Osée II, 2, 4, l’Éternel parle à Israël ; dans ce message il dit au verset 7 : « Mais je ferai mi-séricorde à la maison de Juda et je les sauverai par l’Éternel, leur Dieu. »

Le Seigneur qui parle est distinct du Seigneur qui exécute la délivrance d’Israël. Cette plurali-té n’a rien de commun avec le polythéisme. Avec la même clarté, et la plus grande force, l’unité des Personnes divines est clairement établie dans l’Ancien Testament : « Écoute, Israël, l’Éternel notre Dieu est un seul Éternel » (Deutéronome VI, 4.)

La trinité des Personnes est prouvée par l’allusion à l’Esprit de Dieu. Aux deux premiers ver-sets de la Genèse, l’activité des différentes Personnes divines et celle de l’Esprit de Dieu est indiquée : « Et l’Esprit de Dieu planait sur la face des eaux. » Job y ajoute le détail suivant : « Par son Esprit, le ciel est beau » (ou : a été garni ; Job XXVI, 13.)

La personnalité de l’Esprit est aussi indiquée en Ésaïe, 1-2 : « Et il sortira un rejeton du tronc d’Isaï, et une branche de ses racines fructifiera ; et l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui, l’Esprit de sagesse et d’intelligence, l’Esprit de conseil et de force, l’Esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel. »

L’omniscience et l’omniprésence de l’Esprit de Dieu sont clairement établies au Psaume CXXXIX, 7 : « Où irai-je loin de ton Esprit et où fuirai-je loin de ta face ? »

Mais le voile qui couvre l’Ancien Testament doit être déchiré ; par la foi en Christ, le cœur re-çoit la révélation complète du mystère de la sainte trinité.

TROIS MIRACLES DU FILS DE DIEU

Des sept miracles, dont parle l’évangile selon Jean, trois présentent la puissance du Fils de Dieu en face de l’incapacité totale de l’homme naturel. Au chapitre V, c’est l’infirme, incapable de profiter des moyens que Dieu a mis à sa disposition pour être guéri. Au chapitre IX, la lu-mière est venue dans le monde ; mais l’homme est aveugle, il ne peut en profiter.

Au chapitre XI, la vie est dans la Personne de Jésus, mais l’homme est mort. Dans tous ces cas, c’est le Fils de Dieu qui opère en puissance ; il donne la force, la vue et la vie à ceux qui en sont privés, ce qui est le cas de tout homme inconverti.

I. LE FILS DE DIEU GUÉRIT L’INFIRME

« Jésus, le voyant couché là, sachant qu’il était dans cet état déjà depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guérit ? Le malade lui répondit : Seigneur, je n’ai personne qui, lorsque l’eau a été agitée, me jette dans le réservoir, et, pendant que moi je viens, un autre descend avant moi. Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton petit lit, et marche » (Jean V, 6-8.)

Jésus, le Fils de Dieu, l’envoyé du Père, est la réponse de la grâce à la misère totale dans la-quelle l’homme est tombé par sa propre faute. Le récit biblique nous amène au réservoir de Béthesda, où une foule d’infirmes, d’aveugles, de boiteux, attendaient le mouvement de l’eau par un ange de Dieu, apportant la guérison à celui qui atteignait le premier l’eau agitée. Parmi tous ces infirmes, il y en avait un, qui figurait tout spécialement l’homme sous la loi. C’était un malheureux, infirme depuis trente-huit ans. Pourquoi ne pouvait-il pas profiter de la guérison ? Parce que ce remède exigeait de la force chez celui qui voulait l’employer ; or, ce qui caractérisait précisément la maladie de ce malheureux, c’était l’absence de force. Image frappante de la loi de Moïse, qui dit à l’homme naturel : « Fais cela et tu vivras », mais quel bien peut faire un homme qui est asservi à la puissance de Satan ? Le péché lui a ôté toute capacité de faire le bien, malgré ses meilleures intentions. Ainsi, la loi ne peut nous sauver de la perdition éternelle. Il faut la puissance du Fils de Dieu pour nous sauver. « Car Christ, alors que nous étions sans force, au temps convenable, est mort pour des impies » (Romains V, 6.)

Jésus dit à l’infirme : « Lève-toi, prends ton petit lit et marche. Et aussitôt, l’homme fut guéri, et il prit son petit lit et marcha. » Jésus est venu ici-bas, afin de tout accomplir lui-même en faveur de l’homme incapable. La Parole du Fils de Dieu suffit pour communiquer la force qui fait complètement défaut à tout pécheur. Dieu a donné son fils, et quiconque croit en Lui, a la vie éternelle. Après avoir guéri l’infirme, Jésus dit : « Le Père aime le Fils, et il lui montre toutes les choses qu’il fait lui-même ; et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’admiration » (Jean V, 20.) Jésus venait de guérir l’infirme de Béthesda, et il indique une œuvre plus grande que celle de la résurrection, par laquelle l’homme sortirait de la mort ; la résurrection de Lazare le manifesta. « Car comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut » (Jean V, 21.)

II. LE FILS DE DIEU SE MONTRE À L’AVEUGLE-NÉ

« Jésus apprit qu’ils l’avaient chassé dehors, et l’ayant trouvé, il dit : « Crois-tu au Fils de Dieu ? Il répondit et dit : Qui est-il Seigneur afin que je croie en lui ? Et Jésus lui dit : Et tu l’as vu, et celui qui te parle, c’est Lui. Et il dit : Je le crois, Seigneur, et il lui rendit hommage » (Jean IX, 35-38.)

Voilà le second des trois miracles du Fils de Dieu, que l’évangile selon Jean nous rapporte. Le Fils de Dieu ouvre les yeux à ceux qui sont aveugles pour qu’ils puissent Le voir.

Pendant que l’aveugle-né, guéri depuis son lavage à Siloé, avait rendu son témoignage à Christ comme prophète, Jésus ne l’avait pas perdu de vue, mais il attendait le moment opportun pour se révéler à lui comme l’objet dont son cœur avait besoin. Pour sa vie nouvelle, il avait besoin d’un objet nouveau, car ce monde visible ne satisfait pas ceux qui ont goûté la bonté du Seigneur. Le Seigneur veut augmenter la connaissance de Sa personne dans le jeune converti. Il se présente à lui comme le Fils de Dieu, objet de la foi qui rend victorieux du monde, dont le croyant n’est plus. Ceux qui rendent témoignage à Christ, se trouve bientôt hors du camp religieux, et pour que nous soyons parfaitement heureux hors du camp, Christ se fait connaître plus intimement à nos cœurs. Jésus avait préparé le cœur de l’aveugle-né pour recevoir la grande révélation de Sa personne. À sa question : « Crois-tu au Fils de Dieu ? » Il répondit aussitôt : « Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en Lui ? » Jésus lui ouvre les yeux spirituels, « les yeux de son cœur » pour qu’ils puissent contempler la gloire du Fils de Dieu. Ainsi, le Seigneur devient l’objet de l’adoration de son cœur renouvelé. Les gloires et les perfections de sa Personne divine remplissent le cœur du croyant de manière à exclure tout ce qui est du monde, tout ce qui n’est pas de Christ. « Car c’est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ » (2 Corinthiens IV, 6.)

Lorsque Jésus lui dit : « Et tu l’as vu et celui qui te parle, c’est lui. » L’homme le reconnaît explicitement : « je crois, Seigneur » et il lui rendit hommage.

Le Seigneur, qui est la lumière du monde, avait mis à l’épreuve les pharisiens, qui prétendaient voir. Comme fils de Dieu en puissance, il donnait la vue à ceux qui ne voyaient pas et qui reconnaissaient être aveugles. La réponse de l’aveugle-né et son adoration caractérisent la vie divine. La foi reconnaît que le Fils de Dieu a droit à notre hommage le plus élevé ; l’enfant de Dieu est nécessairement un adorateur.

III. LE FILS DE DIEU RESSUSCITE LAZARE

« Jésus… dit : « Cette maladie n’est pas à la mort, mais pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle » (Jean XI, 4.)

Le grand sujet du onzième chapitre de Jean est Jésus, Fils de Dieu, la résurrection et la vie, avec le pouvoir de donner la vie aux morts. On pourrait s’étonner, que Jésus en entendent dire que son ami Lazare était malade, ne se sois pas rendu aussitôt à Béthanie, pour le guérir. Mais les pensées du Seigneur ne sont souvent pas les nôtres ; dans les circonstances que traversait la famille de Béthanie, ce n’était pas la volonté de Dieu que Jésus empêchât Lazare de mourir ! Une œuvre plus grande devait s’accomplir afin que la gloire de Dieu fut manifestée par la résurrection de Lazare, et que le Fils de Dieu fût glorifié par elle. En effet, quelle gloire éclate devant ce tombeau pour le Fils de Dieu, méprisé et haï des hommes, lorsque, à sa voix la vie triompha de la mort. Comment ce corps inanimé, qui sentait déjà, a-t-il pu revivre ? Qui peut accorder la vie, sinon Celui seul qui possède la vie et l’immortalité ? Ce n’est que le Fils de Dieu, pour qui toutes choses ont été crées, et qui les soutient par sa main puissante qui peut accomplir une telle œuvre.

L’homme se trouve sous l’empire de la mort depuis la chute d’Adam, et devant le tombeau de Lazare, Dieu voulait montrer la puissance par laquelle il l’en délivrerait, ce qu’il ne pouvait pas faire par une guérison. C’est pour donner la vie au milieu d’une scène de mort que Dieu a envoyé son Fils dans ce monde. Il lui a donné d’avoir la vie en Lui-même. « Car comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut » (Jean V, 20-21.) L’œuvre plus grande que la guérison de l’infirme, ou de l’aveugle, c’est la résurrection d’entre les morts. C’est aussi en vue de ses disciples, que le Seigneur voulait déployer la puissance de la vie dans le domaine de la mort, ce qui les amènerait à croire en Lui non seulement comme Messie, mais comme Fils de Dieu, venu pour apporter la vie au sein de la mort. Il dit à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, encore qu’il soit mort, vivra » (Jean XI, 25.)

Jésus s’approcha du tombeau de Lazare : « Il frémit en son esprit et se troubla » (Jean XI, 33.) Lui-même, le Dieu Créateur, avait placé l’homme sur cette terre, afin qu’il y fut heureux et qu’il y vécût à toujours ; mais le péché étant entré dans ce monde et par le péché la mort, l’homme se voit exposé aux terreurs de la mort sans aucune défense. Au milieu de ce triste état de choses, Jésus, le Fils de Dieu est descendu afin de délivrer l’homme de la puissance de la mort. Il est entré dans la mort même, pour en sortir vainqueur, afin que, par la foi, tous les siens participent à cette victoire. La puissance victorieuse de la vie sur la mort est en Jésus, le Fils de Dieu, venu dans le monde pour donner la vie éternelle à quiconque croit en Lui.

LA GLOIRE DU FILS DE DIEU ÉTAIT CACHÉE

« C’est pour ceci que le Fils de Dieu a été manifesté, afin qu’il détruisit les œuvres du diable » (1 Jean III, 8.)

« Mais si je chasse les démons par le doigt de Dieu, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu’à vous » (Luc XI, 20.)

« Alors Jésus Lui dit : va-t-en Satan » (Matthieu IV, 1.)

« Et les esprits immondes, quand ils le voyaient, se jetaient devant lui et s’écriaient, disant : Tu es le Fils de Dieu » (Marc III, 11.)

Satan est la source de tout mal ; il pèche depuis le commencement, lorsque son orgueil, la cor-ruption de sa sagesse, la multitude de ses iniquités, l’injustice de son trafic, l’ont amené à sa chute. Et depuis, il n’a cessé de pécher. Le Fils de Dieu a été manifesté, non seulement pour nous réconcilier avec Dieu en sa mort, mais pour « détruire les œuvres du diable. »

Satan est à l’œuvre dans toutes sortes de calamités qui nuisent à l’homme : les guerres, les famines, les tremblements de terre, les pestes, comme nous l’apprenons par exemple dans le livre de Job, tandis qu’aux jours de Jésus plusieurs grandes maladies étaient dues à l’action directe des démons sur le corps humain. L’humanité est asservie au pouvoir des ténèbres. Adam et Ève, ayant écouté Satan, se sont placés sous son pouvoir, ainsi que toute leur race. Le Fils de Dieu est venu pour ôter à Satan tout son pouvoir. Satan s’opposa personnellement à Jésus dans le désert, mais le Seigneur se servant de la Parole de Dieu, remporta sur lui une victoire absolue. Depuis cette victoire sur l’ennemi, Jésus a pu piller les biens de cet homme fort, en délivrant les hommes des effets du pouvoir de Satan, « passant de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservit à sa puissance » (Actes X, 38.) Par sa mort sur la croix, il a définitivement rendu impuissant celui qui a le pouvoir de la mort, en se sacrifiant pour les coupables. Ensuite, Jésus est ressuscité, fournissant ainsi une preuve certaine du triomphe qu’il venait de remporter sur celui qui avait le pouvoir de la mort.

Personnellement, Christ n’aura plus affaire avec Satan ; Il s’est assis bien au-dessus de toute principauté dans les lieux célestes. Il confiera à ses anges et archanges de mettre définitive-ment fin à la dernière résistance du diable.

« Et il y eut un combat dans le ciel : Michel et ses anges combattaient contre le dragon… Et le grand dragon fut précipité, le serpent ancien, celui qui est appelé diable et Satan » (Apocalypse XII, 7-9.)

« Et le diable qui les avait égarés fut jeté dans l’étang de feu et de souffre, où sont la bête et le faux prophète, et ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles » (Apocalypse XX, 10.)

« Et je vis un ange descendant du ciel. Et il saisit le dragon, le serpent ancien qui est le diable et Satan, et le lia pour mille ans » (Apocalypse XX, 1.)

LA CONDAMNATION ET LA MORT DU FILS DE DIEU

« Le souverain sacrificateur l’interrogea encore, et lui dit : Toi, tu es le Christ, le Fils du Béni ? Et Jésus lui dit : Je le suis… Et tous le condamnèrent comme méritant la mort » (Marc XIV, 61, 64.)

En vain, le sanhédrin avait cherché des accusations contre le Christ, Les faux témoins se contredisaient mutuellement. La conséquence en était, que Jésus fut rejeté, non pas sur le faux témoignage des hommes, mais sur le témoignage véridique de Dieu. Christ était venu pour rendre témoignage à la vérité, et il rendait témoignage jusqu’à la mort. Il ne pouvait ni ne voulait nier la vérité concernant Lui-même, en effet, il était le Messie, le Fils du Béni. Il n’avait pas ouvert sa bouche pour contredire les faux témoins, mais il ne voulait pas cacher la vérité de sa gloire personnelle. Quelles profondes ténèbres, où la vérité la plus haute est traitée de blasphème.

Devant Pilate, l’innocence de Christ comme homme est également si évidente que le gouver-neur insiste pour le relâcher. Il dit aux juifs : « Prenez-le, vous, et le crucifiez ; car moi, je ne trouve point de crime en lui. Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et selon notre loi il doit mourir, car il s’est fait Fils de Dieu » (Jean XIX, 6-7.) Pilate recule devant la responsabilité de la condamnation de Jésus, en voyant cela, les Juifs allèguent : « Il s’est fait Fils de Dieu. » Pilate se rend compte, qu’il s’agit ici, non seulement de la prétention à la royauté, mais à la dignité. Il questionne Jésus sur son origine. D’où vient un tel homme qui se dit Fils de Dieu ? Pilate fait ensuite allusion à son pouvoir de le relâcher ou de le faire mourir. Jésus lui répond : « Tu n’aurais aucun pouvoir contre moi, s’il ne t’était donné d’en haut » (Jean XIX, 10-11.) Sous l’impression de cette réponse de Jésus, Pilate cherche à le relâcher, mais les Juifs insistent jusqu’à ce qu’il le leur livra pour être crucifié. « Et ils prirent Jésus et l’emmenèrent » (Jean XIX, 12-16.)

« Jésus sorti portant sa croix, et s’en alla au lieu appelé lieu du Crâne, qui est appelé en Hébreu Golgotha, où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu » (Jean XIX, 17-18.) Combien chaque détail du récit est digne du Fils de Dieu!

Aucun signe de faiblesse ; Lui-même porte sa croix. Il accomplit Lui-même l’œuvre. Le Fils de Dieu est crucifié entre deux malfaiteurs qui méritent la mort, et ceci, afin qu’après sa victoire, il se trouve au milieu d’hommes sauvés. Jésus s’offre Lui-même, sans tache, à Dieu, avec toutes les perfections divines que Dieu seul peut apprécier ; « Il s’est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (Éphésiens V, 2.)

LE FILS DE DIEU RESSUSCITE ET MONTE AU CIEL

« Dieu a été manifesté en chair… élevé dans la gloire » (1 Timothée III, 16.)

« C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé » (Philippiens II, 9.)

Les gloires qui devaient suivre les souffrances du Christ sont d’abord ses propres gloires, telles qu’il les a possédées comme Fils unique dans le sein du Père : « Moi, je t’ai glorifié sur la terre ; j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ; et maintenant glorifie-moi, Père auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fut » (Jean XVII, 4-5.)

Le Fils était en Lui-même infiniment grand et béni. Rien ne pouvait personnellement l’exalter, Lui, Dieu béni éternellement. Sa gloire était divine, ineffable et infinie. Aucun autre honneur ne pouvait accroître sa gloire personnelle ; et pourtant, le sentier d’humiliation et de souffrance qu’il poursuivait, l’a conduit encore à des gloires nouvelles, non pas un rang personnel plus élevé, mais des distinctions qui Lui sont chères. Il a vaincu sur la croix, et les honneurs qu’il a acquis, les victoires qu’il a remportées ou qu’il doit encore remporter, seront sa joie durant l’éternité. Il aura des noms qui rappelleront dans tous les âges, les honneurs qu’il a acquis.

C’est par Sa résurrection que débute son exaltation. Dans l’évangile de Jean tout le récit est rempli de puissance et de victoire. Le suaire qui avait été sur sa tête est plié dans un lieu à part. Aucun désordre, aucune trace d’effort ni de lutte dans le tombeau vide, ce premier jour de la semaine. Sans difficulté, il est sorti vainqueur du tombeau.

Après quarante jours, il monte au ciel. Marc décrit son Ascension en ces termes : « Le Seigneur donc, après leur avoir parlé, fut élevé en haut dans le ciel, et s’assit à la droite de Dieu » (Marc XVI, 19.) Les témoins de cette Ascension pouvaient attester que c’était le même Jésus, qui était là, assis dans les lieux très-hauts. Le même, qui avait amené des multitudes de poissons dans leurs filets avant sa mort, l’avait fait également après sa résurrection, et ce même Jésus était monté au ciel. Ressuscité d’entre les morts, avec ses mains et son côté gardant l’empreinte des blessures qui avaient été faites sur la croix. Il s’était fait voir à ses disciples durant quarante jours ; puis, avec les mains levées en haut, est monté au ciel. Et les disciples gardent dans leurs cœurs la promesse de l’ange : « Ce Jésus qui a été élevé d’avec vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en allant au ciel » (Actes I, 11.)

Dieu manifesté en chair, a été élevé dans la gloire ; précieux chaînon du mystère de la piété. C’est Lui, l’homme humble et doux, Lui, l’Agneau, mort sur la croix, c’est Lui qui est sorti du tombeau, et qui est monté pour s’asseoir au plus haut des cieux.

« Or, qu’il soit monté, qu’est-ce sinon qu’il est aussi descendu dans les parties inférieures de la terre ? Celui qui est descendu est aussi le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplit toutes choses » (Éphésiens IV, 9-10.)

En Lui, Dieu a été ici-bas, et maintenant, l’Homme est là-haut. La foi saisit que Dieu était au-trefois sur la terre dans son Fils unique, descendu parmi les enfants des hommes, et de même la foi saisit que l’Homme est maintenant dans le ciel, après avoir subi la douleur, le mépris et la mort. La foi rend témoignage que c’est toujours la même Personne divine : que Celui qui est monté est Celui qui est descendu ; que Celui qui est descendu est aussi le même qui est monté. Tout ce qu’il a accompli, et tout ce qu’il continue à accomplir est l’acte et l’œuvre de sa Personne tout entière. L’épître aux Hébreux nous montre cette admirable et glorieuse Personne, le Fils de Dieu monté au ciel, il est « assis à la droite de la Majesté dans les cieux, ministre des lieux saints et du vrai tabernacle que le Seigneur a dressé, non pas l’homme » (Hébreux VIII, 1-2.) C’est la gloire de cette personne qui donne son efficacité à toute son œuvre. Ses souffrances et sa mort ne seraient rien, si Jésus n’était pas le Fils éternel de l’amour du Père. La personne de Christ dans sa nature humaine et divine, sera l’objet de la louange et l’adoration éternelles.

Bientôt il viendra à la rencontre de sa chère assemblée ; réunis autour de Lui, nous serons avec Lui pour toujours. « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée, car tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jean XVII, 24.)

L’Esprit Saint forme et entretient dans nos cœurs le désir de son retour ; nos esprits s’élancent vers Lui et criant : « Amen, viens, Seigneur Jésus » (Apocalypse XXII, 20.) Puisse ce désir s’accroître jusqu’à ce que nous le voyions face à face !

LES CROYANTS SONT ENFANTS OU FILS DE DIEU

« Et, parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba, Père » (Galates IV, 6.)

« Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom ; lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la vo-lonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean I, 12-13.)

C’est un effet de la pure grâce seule que l’adoption d’un croyant. L’apôtre Jean, dans sa pre-mière épître, insiste sur ce fondement de pure grâce sur lequel repose tout vrai christianisme : « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu » (1 Jean III, 1.) Jean emploie plutôt le terme « enfant » que « fils. » Être enfant dans la famille est plus intime que d’être fils par adoption, ce qui désigne la relation officielle. Nous sommes en effet fils par adoption, mais nous sommes enfants à cause des liens de famille et l’affection qui nous unissent, par le Fils au Père.

En Christ, Dieu nous a aimés comme seul le Père qui est Dieu peut aimer ; l’amour du Père est un amour incompréhensible, dont nous ne pourrons jamais concevoir toute la mesure, un amour plus profond, et plus étendu que l’océan. Et l’immensité de cet amour ne peut être ap-prise que dans le Fils de telle manière que le plus jeune enfant de Dieu peut le connaître : « Je vous écris, petits enfants, parce que vous connaissez le Père » (1 Jean II, 13.)

Et maintenant, devant cet amour éternel, nos âmes sont confondues en apprenant que le Père Lui-même nous aime de l’amour qu’il a pour le Fils, et que le Fils de Dieu nous a aimés et s’est donné Lui-même pour nous. Avec quelle admiration ne le voyons-nous pas descendre de ce lieu d’amour, du sein du Père, de la gloire céleste ! Le Bien-aimé du Père est devenu notre Bien-aimé Sauveur. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que qui-conque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean III, 16.)

« Il nous a délivrés du pouvoir des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés » (Colossiens I, 13-14.)

D’un mode de haine et de luttes, les croyants sont transportés ensemble dans un royaume où tout est amour. Nous y apprenons nous-mêmes l’amour fraternel, la patience et la douceur, car le Fils de l’amour du Père est notre modèle.

LA CONNAISSANCE DU FILS DE DIEU

« Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent, seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean XVII, 3.)

« Pour l’édification du corps de Christ ; jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi, et de la connaissance du Fils de Dieu » (Éphésiens IV, 13.)

« Je suis depuis si longtemps avec vous, et tu ne m’as pas connu » (Jean XIV, 9.)

« Pour le connaître, Lui… (Philippiens III, 19.)

Le commencement et le but de toute vie chrétienne ici-bas, le secret de la puissance, de la vic-toire, de la constance, c’est la connaissance de la Personne du Fils de Dieu. La mesure de notre spiritualité est exactement en proportion de cette connaissance du Seigneur, qui découle de la communion avec Lui. Nous sommes sauvés pour l’éternité depuis que notre cœur s’ouvrit pour la connaissance du Père et du Fils, et dès lors la connaissance croissante produit en nous une spiritualité croissante. Le but que le Seigneur poursuit en donnant à Son assemblée des pasteurs, des docteurs et tout don spirituel, c’est de produire en nous l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu. Cette connaissance est le plus grand de nos besoins, et toutes les voies du Seigneur envers nous sont gouvernées par son désir de nous communiquer une connaissance plus ample, plus profonde et plus personnelle.

Le principe de la vie tout entière du Seigneur Jésus, dans chacune de ses phases et dans chaque détail a été : Sa connaissance de Dieu. Tous ses actes étaient guidés par cette connais-sance intérieure du caractère, de la pensée et de la volonté du Père. L’objet essentiel de l’action divine à notre égard, soit que Dieu nous bénisse, soit qu’il nous frappe, c’est de nous faire connaître la pensée et la personne glorieuse de notre Seigneur. Cela explique toutes nos expériences, nos épreuves, nos souffrances.

L’expérience est nécessaire pour que nous arrivions réellement à connaître le Seigneur. Nous pensons souvent, à tort, que l’objet principal de la vie chrétienne, c’est de faire quelque chose pour le Seigneur. Marthe manifesta cette pensée. Mais avant tout, le Seigneur tient à ce que nous le connaissions Lui. Marie, assise aux pieds du Seigneur, acquit une connaissance qui la rendit capable de l’adorer dignement. Il est possible de posséder une grande connaissance des Écritures, d’être un ouvrier infatigable, et de ne posséder qu’une connaissance personnelle du Seigneur très imparfaite et très limitée. Combien de fois le Seigneur ne doit-il pas interrompre notre activité, pour que nous arrivions à Le connaître, Lui. Ce qui donne à toutes choses leur valeur, ce n’est pas la somme de travail que nous accomplissons, ni la mesure de vérité que nous possédons, mais simplement le fait que nous connaissons le Seigneur d’une manière pro-fonde et intime, par Sa parole, mais aussi par nos expériences personnelles avec Lui.

Connaître le Seigneur d’une manière véritable, cela signifie fermeté quand les autres sont ébranlés, constances dans les temps de dure épreuve. Ceux qui connaissent le Seigneur n’avancent pas la main pour essayer d’accomplir quelque chose par eux-mêmes. La confiance, lorsque tout branle ici-bas, est un fruit essentiel de cette connaissance ; ceux qui le connaissent, possède une force paisible, reflet d’une vie spirituelle riche et profonde. L’apôtre Paul la possédait, cette richesse spirituelle, et nous en donne le secret : « Et je regarde même toutes choses comme étant une perte, à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur » (Philippiens III, 10.) L’excellence de la connaissance du Christ Jésus son Seigneur avait éclipsé et changé en perte tout ce qui n’était pas Christ. Les étoiles, autant que les té-nèbres, disparaissent devant le soleil. Christ est devenu son tout. Ce n’était pas des choses mauvaises qu’il rejetait, mais tout avantage pour la chair. L’énergie de son cœur était tendue tout entière, vers un seul et unique but. C’était de Le connaître, le Seigneur, son tout, dans sa position actuelle : la puissance de sa résurrection. Cette position est aussi la nôtre, et nous en jouissons dans la mesure où nous nous identifions avec son rejet, ses souffrances et sa mort. Paul désirait que les Philippiens eussent davantage la « pensée de Christ. » Cette pensée de Christ, esprit de sacrifice et d’humiliation volontaire, d’obéissance jusqu’à la mort de la croix, est en quelque mesure la pensée qui dirige tous nos actes, lorsque nous apprenons à le con-naître : Lui.