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Summary: Nous allons suivre l'exemple de Pierre

2. SE LAISSER «TAILLER» AUX TRAVERS DES ALEAS DE SON MINISTERE

Cet épisode, justement, nous montre une deuxième qualité d’un dirigeant. Pierre était prêt à se laisser « tailler » aux travers des aléas de son ministère.

Est-ce que Pierre avait un caractère qui le prédisposait, de fa-çon naturelle à devenir un apôtre fondateur de l’Église ? Dans la littérature sur le « leadership », thème "tendance" dans le monde évangélique aujourd’hui, on affirme souvent qu’il faut avoir un certain profil pour devenir un « leader », que l’on dé-veloppera par la suite. Sinon, on ne réussira jamais, donc ce n’est même pas la peine de se laisser former à cela(7).

Certes, les uns y sont plus aptes que les autres, de par leur personnalité. Mais je ne crois pas au prédéterminisme en la matière. Regardez par exemple Pierre. S’il avait des traits de caractère requis pour être un dirigeant, il avait également pas mal de défauts qui le disqualifiaient. Il avait besoin d’être tail-lé, et d’apprendre. Et c’est cela que son Maître a fait, tout au long de sa vie.

Idem pour nous. Nul n’est déjà apte au ministère de dirigeant de par ses seuls dons naturels, aussi impressionnants soient-ils. En revanche, personne n’est condamné à rester sur la touche à cause de ses défauts ou ses péchés, aussi nombreux soient-ils. Ce qui importe, c'est de se laisser tailler au travers des aléas de son ministère.

Facteur salutaire

William Mc Birnie:

«Pierre était une combinaison rare de courage et de lâcheté, de grande force et d’instabilité regrettable. Aucun des disciples ne fut si souvent réprimandé par notre Seigneur comme Pierre, aucun des disciples n’a jamais osé réprimander notre Seigneur comme Pierre. Et pourtant, au fur et à mesure d’être sous l’influence de l’exemple et la formation du Christ, le caractère ouvertement tempétueux fut mis sous contrôle, jusqu’à ce que, finalement, après la Pentecôte, il devienne la personnification de la fidélité au Christ»(8).

Et d’ajouter un constat de la plus haute importance :

«Il y avait un facteur salutaire dans le caractère de Pierre, c’était d’être extrêmement sensible au péché»(9).

Dans la nuit pascale, Pierre a échoué. Si Judas a trahi son Maître, Pierre l’a maudit. Normalement, de telles fautes graves signifient la fin d’un ministère.

Il en est de même pour nous. Soit on tombe dans le péché. Soit on accumule les erreurs et les maladresses. Soit on se met toute la communauté à dos par un comportement autoritaire. Ou bien, tout simplement, on n’arrive plus à rester fidèle au Seigneur. Nul n’est à l’abri de ces choses-là. Elles amènent des échecs, parfois même ce que l’on appelle « la mort du ministère ».

Est-ce la fin de l’exercice? Pas forcément. Cela dépend de nous. De ce que nous reconnaissions le péché et que nous laissions le Seigneur travailler les sources du problème, dans le plus profond de notre cœur.

Pierre avait cette qualité.

C’est ce qui a «sauvé» son ministère.

Pendant cette nuit pascale où il tomba si bas, Jésus l’a regar-dé, et Pierre n’a pas fui son regard. Il ne s’est pas durci, il n’a pas rejeté la faute sur les autres, les circonstances, son éduca-tion, sa jeunesse. Pas de facteurs atténuants. Non, il a assumé. Et il a pleuré des larmes de remords. Il a pleuré amèrement.

Cette nuit-là, Jésus a vu la sincérité de son cœur, entendu le cri de quelqu’un qui avait tout perdu. Et il l’a réhabilité en lui posant l’unique question qui importe quand on vit la mort de son ministère: «Simon, m'aimes-tu?» Dans ces quelques mots, tout est dit.

Mais attention. Si Pierre fut réhabilité, il n’a pas tout sim-plement repris son ministère. Désormais, il servait le Seigneur autrement. Plus humblement.

Si un dirigeant n’arrive pas à avouer ses méfaits ni à en as-sumer les conséquences, si la repentance lui est trop difficile, trop humiliante, comment saura-t-il conduire les autres dans ces domaines-là?

(7) Ce genre de propos, on le trouve, par exemple, chez John G. Maxwell, auteur évangélique, dans son ouvrage assez connu, Developing the Leader Within You, Nashville (Thomas Nelson), 1993.

(8) William Steuart McBirnie, The Search for the Twelve Apostles, Wheaton (Tyndale), 1972, p.51.

(9) Ibid., p.51.

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